Desacuerdos 7. Sobre arte, políticas y esfera pública en el Estado español
Barcelone : MACBA ; Grenade : Centro José Guerrero ; Madrid : Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, 2012, 284p. ill. 24 x 17cm, spa
ISBN : 9788492505647. _ 25,00 €
Préf. de Mar Villaespesa
Texte intégral
1Coordonné par Mar Villaespesa, cette publication collective interroge le féminisme, l’art et la politique en Espagne. Elle prend place dans le cadre du programme éditorial Desacuerdos soutenu par le Centro José Guerrero, le Museu d’Art Contemporani de Barcelona, le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía et l´Universidad de Andalucía qui a produit déjà six autres monographies sur les relations de l´art au politique en Espagne.
2Selon une trame chronologique, l’ouvrage aborde le rôle, la place et les codes de la sphère féminine en passant en revue des périodes historiques établies (la république, la guerre civile, le Franquisme et la démocratie). La dizaine d’essais publiés touche la mémoire (presque) perdue de la production artistique et intellectuelle féminine du XXe siècle (à l’exemple de Maruja Mallo, Antonia Mercé, Lilí Álvarez, Vainica Doble, Soledad Lorenzo, Cecilia Bartolomé ou La Ribot), mais aussi le cadre juridique féminin et l’évolution des conceptions de genre et de sexe depuis les dernières décennies à travers les revendications lesbienne, transsexuelle et l´intégration des théories queer. Les discours sur le genre ont la préférence dans l’ensemble de ces essais sur la sphère artistique et la diversité des pratiques abordées (peinture, sculpture, dance, critique, histoire, promotion de l´art…). Des articles plus militants sur les débats féministes actuels et leur confrontation avec les pratiques politiques y occupent une place également importante. A l’ensemble du corpus viennent s’ajouter d’utiles sections documentaires reproduisant les sources citées par les auteurs.
3A partir de ces textes d’historiens de l´art, de critiques, d’esthètes et d’activistes féministes, l’ouvrage désigne la complexité du dialogue entre le féminisme, l’espace public et le politique au cœur des démarches artistiques développées dans presqu’un siècle de fortes transformations et de crise sociale. L´analyse de ces questions montre l´intention de l´éditeur et par ailleurs des tendances féministes actuelles à sortir de l´opposition passéiste binaire (homme/femme) et du clivage art et politique. Mis à part l’intérêt indiscutable du sujet dans une histoire encore marginalisée au plan international -comme c´est le cas pour l´Espagne et la production artistique féminine du XXe siècle-, cet ouvrage permet l´accès aux débats féministes récents et à leur articulation dans la sphère culturelle et publique d’aujourd’hui. Parmi les théoriciennes du changement épistémologique féministe de la dernière décennie, le nom de Beatriz Preciado revient à plusieurs reprises. On aurait alors aimé la lire ici aux côtés de Mary Nash, Patricia Mayayo, Aurora Morcillo Gómez, Juan Vicente Aliaga et Miriam Solà.
4Toutes ces approches -allant d’analyses historiques à des narrations plus personnelles- font de ce livre une entreprise très intéressante et suggestive, tant du point de vue de l’amplitude des informations réunies et des questions qu’il suscite, que des lacunes qu’elle vient combler dans le domaine de l’historiographie espagnole et internationale.
Pour citer cet article
Référence électronique
Paula Barreiro López, « Desacuerdos 7. Sobre arte, políticas y esfera pública en el Estado español », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 13 mars 2017, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/24825 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart.24825
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