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2014

Il me faut tout oublier : Berlinde De Bruyckere, Philippe Vandenberg

Phoebe Clarke
Il me faut tout oublier : Berlinde De Bruyckere, Philippe Vandenberg
Il me faut tout oublier : Berlinde De Bruyckere, Philippe Vandenberg

Paris : La Maison rouge ; Lyon : Fage, 2014, 127p. ill. en noir et en coul. 24 x 17cm

Expo.

ISBN : 9782849753248. _ 20,00 €

Préf. d’Antoine de Galbert. Textes de B. De Bruyckere, Valérie Da Costa, P. Vandenberg, Damien Sausset

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Texte intégral

1Berlinde De Bruckyere, sculpteur belge aux corps et aux arbres torturés, a toujours professé une grande admiration pour Philippe Vandenberg, peintre belge au trait et aux thèmes non moins tourmentés. Une exposition commune a été organisée en 2014 à La maison rouge de Paris, faisant dialoguer des œuvres de Berlinde De Bruckyere, qui assure le commissariat, et celles du peintre, mort en 2009. Pour souligner le processus de prise en charge de l’œuvre du peintre par le sculpteur, le catalogue s’ouvre sur une série de photographies de celle-ci manipulant de grandes feuilles où Philippe Vandenberg a inscrit des phrases qui ont traversé tout son travail, notamment ce « Il me faut tout oublier » récurrent qui donne son titre à l’exposition et à l’ouvrage.

2L’échange comme thème est encore accentué par la mise en regard de lettres. Berlinde De Bruckyere en adresse une à Antoine de Galbert, président de La maison rouge, dans laquelle elle décrit, notamment à travers le récit de sa visite chez un équarrisseur, son rapport à l’œuvre de Philippe Vandenberg. Suit une assez belle « Lettre au Nègre » de ce dernier, où le peintre expose sa propre vision de la peinture.

3Damien Sausset revient, dans son essai (« La Peinture face à son désastre », p. 102-113), sur le parcours du peintre, qui l’emmena d’un bref début de gloire dans les années 1970 à la mise au ban artistique, cherchant les influences de son œuvre dans la musique (punk ou Jazz) ou dans une certaine forme d’engagement politique. Le texte permet de mieux appréhender les obsessions parfois dérangeantes qui affleurent dans son travail. Valérie Da Costa, quant à elle, analyse les liens qui unissent le travail de Berlinde De Bruckyere, qui oscille sans cesse entre les règnes animal et végétal, aux Métamorphoses d’Ovide et au travail de Germaine Richier ou Paul Thek, élargissant la notion de corps sentant, souffrant (« La Chair à vif », p. 114-119).

4L’ouvrage, augmenté de nombreuses reproductions, séduira sans doute davantage les lecteurs qui ont pu visiter l’exposition ou qui souhaitent la découvrir en rétrospective, que ceux cherchant à mieux connaître le travail de l’un ou de l’autre des artistes.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Phoebe Clarke, « Il me faut tout oublier : Berlinde De Bruyckere, Philippe Vandenberg », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 15 novembre 2015, consulté le 16 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/15303 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart.15303

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